Être est antériorité

Toutes choses en leur transparence
témoignent en vérité de l’absolue vacance
qui de ne pas avoir à être est à son apogée

D’un sans objet, sans destinée
Être, dans une réalité s’est immiscé
s’est simulé, s’est retourné

D’une liberté sans possédé
Être s’est décliné manière d’être

Dans une individualité s’est ramassé
D’une perte s’est acquittée
Celle de n’être Rien comme une ineffable intimité

Quand Être s’est figuré
D’un contenu s’est habillé

Être bien, être mal
Toujours être quelque chose
Sur des pensées, des sensations, des émotions vient se façonner

D’une bonne nouvelle se trouver éclairé
Les éprouvés ne sont pas notre propriété

Leur restituer leur liberté
Qu’ils puissent se manifester seuls et en entier
Sans personne pour les représenter

Qu’il y ait cette possibilité
D’un “je” s’absenter
La personne cesser de la porter

Être est antériorité
Avant tout affligé, tout contenté
Détaché, reposé dans une non-activité

Libéré de toute spécificité
En l’absence d’un concerné

Être en présence

Possédé pour se fabriquer
Décliné pour se perpétuer

Captivé par le manifesté
Épeuré de ne plus exister


Être en Absence

Délivré par l’Évidence
Par l’illimité embrassé

Justesse suprême
Éprise d’elle-même

Pure potentialité
Qui insuffle la Totalité
D’une Majesté qui ne se sait

 
 
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J’ai cru qu’être m’était destiné