Il y a

Il y a le jour, il y a la nuit
Il y a aujourd'hui, il y a demain

Il y a moi
il y a les autres
il y a le monde

Non

Tout ça ce sont des histoires qui de les croire
s'accompagnent d’un déboire :
exister comme si c'était la seule possibilité

Et bientôt ces interrogations
Comment me faire devenir et bien me sentir ?

Il y a le jour, il y a la nuit
Il y a l'éveil, il y a le sommeil

Non

En absolu ni l'un ni l'autre
“Il y a” est dénué d'état

Et si du rêve qu'est la réalité naît une velléité, celle d'en sortir
vous vous retrouvez dans l'incapacité d'y parvenir

Pourquoi ?
Parce que ce rêve n'existe pas !

Parce qu’aussi, penser la réalité
c’est l’avoir au préalable entérinée

Que par la grâce vous en soyez relevé
estomaqué, vous constatez :
la réalité est occupée à se simuler
Vous êtes réclamé pour la représenter

Le Vivant échappe au percevant
Ce qui est vu est tout ce qui reste d'une mue

Une bouffée de réalité s’est diffusée
déguisée en manifesté elle se fait remarquer

Vêtements déposés
Vitalité dérobée

En dernière instance…
Sans substance en sa vérité démasquée

Si vous vous retournez
c’est à l’endroit désormais que vous regardez

La Vivante Absence est partout chantée
Toutes choses en sont imbibées, embrassées

Pour celui qui le voit c’est une joie en Soi
Mais il y a plus que cela

S’établir au-delà de la visibilité
s’affranchir du filtre qu’est la réalité

Traverser la matérialité
Remonter par-delà les pensées, les éprouvés
Toucher l’Universalité, l’Immuabilité

Délaisser le témoin qui se met en travers du chemin
Se rendre à l’évidence de la précédence

Que reste-t-il quand il ne reste plus rien ?

Il y a une pure potentialité sans destinée
Une nudité en elle-même lovée

Il y a préalablement, antérieurement
Avant que l'histoire n'ait pris le pas

Plus d’adhérent, plus d’altérant
Ni écran, ni référent

Il y a n'être pas un état
Qui d’être ou de ne pas être ne s’y réfère pas
Un tellement là qu’on ne le voit pas

Un Basculement de l’intelligibilité
Une Absence sublimée

Qui ne connaît pas d'opposé
D'une entièreté sans polarité

Vous, un support impressionné
une image révélée

Sentiment d’exister dans une réalité
Principe d’identité érigé en vérité

Pourtant la sensation d’être en vie
est le résultat d’un parti-pris

Vous-même, vous le devenez :
Un expérimenté s’est attribué exister
se prenant pour qui maintenant il est

Si au tout début vous remontez
voici pourtant ce que vous trouvez

La personne et la réalité sont une seule et même entité
Ensemble existés, ensemble expérimentés

Ce que vous Êtes Réellement ne devient pas
est dénué d’états

Être, de se l’être approprié
un piège sur soi s’est refermé

Tentant de vous en libérer
dans d’autres plans de réalité vous vous projetez

Continuant ainsi de vous envisager
sans jamais interroger l’idée même “exister”

Pas d'un côté le créé, de l'autre l’incréé
Ni intériorité ni extériorité

Pas, de plan de conscience en plan de conscience, la spiritualité
Seule subsiste Notre Puissance par laquelle tout est supporté

Le Réel ?
Avant que tout cela ait l’air d’exister

Le Réel
Espace nul, dimension zéro
Point final initial

Tout s’efface, y est restitué
tel que cela ne s’est jamais passé
relevant d’une vraie impossibilité

D’un agité manifesté, d’un implosé
D’une réalité assemblée, il n'y a rien à retrancher

Juste désassembler ce qui paraît s'être formé
Qui de quelqu’un immergé dans une réalité
en fait une vérité obligée

Ramenez votre attention
en cet instant toujours renouvelé où vous apparaissez
L’idée moi-monde est activée, prend vérité

Rencontrez son éprouvé
alors qu’elle est là en train d’opérer
vous procurant la sensation d’exister

Sentir ce n’est pas saisir
c’est s’en laisser dessaisir

C’est laisser “sentir” sentir
Ce n’est plus vous qui ressentez

Votre avènement
vous ne pouvez y assister si vous y êtes rattaché

Sentir l’emprise opérer
La sentir céder

La cohérence comme une bulle va éclater
(
Moi-monde), le Réel va le réabsorber

Quand la réalité, vous vous en laissez à nouveau charmer
vous la créditez, vous vous récupérez
Circonstances vous redevenez

Je n'est pas né
C'est dire qu'en absolu jamais il n'a été

C'est comment sans moi ?
Vidé, libéré
Ni contenu ni contenant

Pas un vidé de moi versé à la cause d’un nouveau moi conçu
C’est pourtant ainsi que le mental l’entend
toujours nous représentant

Le mental il faut le pousser à sa dernière extrémité
Qu’il apprenne à décomprendre pour le sens le désagréger

Sans moi
En ce qu'il n'y a jamais eu moi
Une pensée qui s’efface sans laisser de trace

La réalité ?
Librement la traverser, la métaboliser

Disparaît la nécessité de se tirer d’un mauvais pas
Rien à opposer à ce qui n'existe pas

Se retirer de l'équation
Ne plus avoir à se résoudre

Il y a…
Liberté sans libéré

 
 
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