Retrouve ta filiation
Ne sois pas les choses…
Sois l’espace entre les choses
Sois le vide dont sont faites les choses
À des agglomérats
Des passages d’état en état…
À une manière d’être
Ne t’attache pas
Les couleurs, cesse de les refléter
Par le spectre entier laisse-toi traverser
En Blanc vaporise-toi
En Gloire rétablie-toi
En Noir efface-toi
D’Amour consume-toi
Retrouve ta filiation
Comme…
Le malheur prend sa source dans le bonheur
L’agitation est enfant de la paix
L’histoire est portée à bout de bras par l’absence d’une quelconque histoire
Les faits ne sont que l’écume d’un brassé à la surface de ce qui jamais n’a bougé
L’océan des pensées repose dans l’absence d’un représenté
La Présence est fille de l’Absence
Tu es Omniprésence en puissance
Tu tiens ta Vérité de n’avoir aucune réalité
Au plus profond de toi, viens rencontrer cette inclination
Ne plus rien éprouver de particulier
Qu’il est bon enfin de reposer
Là où se tromper, douter n’est plus une possibilité
En l’Absolu, rien qui ne se soit passé
Rien qui jamais ne va arriver
Cependant tout y trouve son fondement
Le mental de son côté d’interroger :
Quand l’Éveil va-t-il arriver ?
L’Éveil toujours nous est accordé
Accordé aussi à notre volonté vidée d’un décidé
L’Éveil ce n’est pas après…
C’est avant qu’une quelconque chose soit arrivée
Qu’un quelconque être se rêve à exister
L’Éveil n’est pas à gagner
Nul qui n’y soit pas déjà déposé
Tout cela est d’une grande beauté
La Paix, l’Amour, l’Unité rétablis dans leur état premier
Ce n’est pas d’un manifesté, chercher à le laver, le purifier
Il n’y a rien à relier de ce qui est séparé
De ce qui s’est dispersé aux quatre vents du manifesté
La matérialité est entachée de l’expérimenté
Isolée d’avoir souhaité se distinguer, se caractériser
Elle porte en cela la douleur du séparé
Le manque ne peut être comblé
Il faut en amont se transporter
Viens te déployer en la Totalité
Avant le rêve d’une singularité
Comme un fruit à maturité laisse-toi tomber
Dans la réalité tu as assez macéré
D’un haut-le-cœur tu vas t’en vider
Retire-toi, replie-toi
En ce qui peut-être te paraîtra d’abord un esseulé
Être seul n’est qu’une façon de se penser
D’être seul tu es Tout
Tout seul c’est… seulement Tout !
Avant la relation, avant la division
Au bout de la solitude il est vu qu’en elle tout est contenu
S’efface alors cet éprouvé comme disparaît une incongruité
Une ardeur nouvelle va s’élever
Elle n’attendait qu’une disponibilité
Répondre à l’appel d’une soif jamais étanchée
Haut les cœurs !
Avec les concepts tu vas cesser de jouer
Enfin pour de vrai te déréaliser
Ne crains pas l’Absence
Elle abolit la distance
En la présence subsiste toujours la mémoire d’un divisé réunifié
Comme une réponse apportée pour un défaut le gommer
En l’Absence, nulle trace ne subsiste d’un séparé !
Puisqu’il n’y a rien qui ne soit arrivé
Rien qu’il n’est besoin de relier
Retire ce qui couvre
Découvre ce qui n’a jamais cessé d’être là
Pure ouverture, accessibilité
Ni délimitée, ni déterminée
Un minuscule bout d’histoire suffit à l’occulter
Alors la pellicule, plutôt que la coloriser
Laisse-la se désagréger
De te dissoudre elle va se résoudre
Sans auditoire, plus d’histoires !
Dégorge la/ta réalité
Tiens-toi en apnée
Cesse de te fabriquer
Si tu pensais devoir t’améliorer, t’amender, te purifier
De tout cela tu peux te détourner
Si passer de l’existence à l’essence tu consens
L’être n’est qu’un précipité dépêché de vivre un état particulier
Pour exorciser la douleur de l’Oublié
La Vérité tel un Cristal
Ne viens pas le briser
Le décliner en d’innombrables réalités
Qui suis-je ?
Pour qu’une telle question ait pu se poser
Il faut bien que tu l’aies précédée en Vérité !